#107 – La force désirante du vivant

Danis Bois donne accès à travers sa méditation, à sa philosophie du climat intérieur de paix. Pas à pas, il propose d’avancer progressivement et plus profondément dans cette philosophie vivante, du Sensible qui s’aborde grâce à un état méditatif qui est le plus adapté pour explorer le vivant.

Lors des trois semaines précédentes l’accent a été mis sur l’immersion dans le silence, le respect du quota de paix et sur ce que Danis Bois nomme les satellites de la paix, à savoir, le calme, la stabilité, la solidité, la tranquillité. La méditation #107 sur « la force désirante du vivant », conduit à explorer une autre forme de paix, plus profonde qui est en lien avec cette poussée formidable intérieure, le mouvement interne.

A travers l’exploration de la continuité du silence, de l’immobilité, de la présence, du sourire, du mouvement interne, la pratique méditative donne accès à une stabilité, source de paix intérieure et qui concerne à la fois l’esprit et l’organisme.

L’accès au flux continu du silence, de l’attention, de la présence, de l’immobilité, de la lenteur du mouvement interne, vous permet de vivre un moment d’éternité à l’intérieur de vous, dans votre horloge de vie, dans l’horloge de votre existence. L’état de paix est généré par ce flux continu, stable, solide, tranquille.

Danis Bois

L’art de méditer sollicite pour Danis Bois, trois modes d’agir. « L’agir » de façon factuelle, « le non-agir » qui consiste à accueillir ce qui se donne dans l’expérience et le « se laisser agir » par le mouvement interne. Se laisser agir nécessite de percevoir la présence d’une force dynamique à l’intérieur de soi, autonome à la volonté et de garder une attention ouverte, présente à ce qui se donne à la conscience, laquelle est illimitée dans son amplitude. Le mouvement interne donne alors accès au sentiment d’existence et au désir de vivre qui est l’essence de la vie et le moteur de l’existence à condition qu’on s’en fasse l’allié.

Le désir de vivre

La propriété du vivant est d’être porté par un désir de vivre, un désir de survivre. C’est une qualité inhérente du vivant. Et cette qualité se trouve dans les plantes, dans la nature et aussi dans la nature humaine. 

Le désir est l’essence de la vie. Et lorsque l’on peut contacter ce désir, la paix que nous ressentons est heureuse, joyeuse.

Et ce n’est pas l’ennui qui est trop souvent assimilé à l’état de paix. 

Ce n’est pas le détachement.

C’est la chaleur humaine. On s’ouvre à autrui comme à soi.

Laissez-vous agir par ce mouvement. Il portera votre désir de vivre votre désir de changer, votre désir d’être vous-mêmes.

Que serait une vie sans désir ? 

Je ne parle pas du désir qui nous conduit à la passion, parfois destructrice, à l’insatisfaction, à la frustration à l’addiction. Ce désir-manque, ce désir mimétique, ce désir toujours d’inassouvi.

Je parle du désir de vivre comme moteur de notre existence.

Et il faut cultiver ce désir, cet appétit de vivre que les philosophes appellent « la force désirante de l’être », et notamment Aristote.

En l’absence de ce désir, on devient moins vivant et cela vient altérer cette paix qui exprime la nostalgie d’un monde plus grand, plus accompli, d’un monde plus divin. 

N’est-ce pas une autre manière d’être en paix avec soi où nous assumons la responsabilité qui incombe à tout être vivant, la responsabilité de vivre pleinement cette chance d’être vivant. 

Danis Bois