J’ai abordé les différentes formes de présence. Nous avons commencé par installer les conditions de base du silence, puis progressivement, nous avons exploré différentes natures de présence. Notons que la présence relationnelle constitue une des spécificités de notre pratique.
La notion de présence est vaste et peut être abordée sous plusieurs angles que j’ai présentés dans le livre “la méditation pleine présence, les sept voies d’accès à la chaleur humaine” publié aux éditions Eyrolles. Je n’ai pas souhaité ici développer le concept de la pleine présence, mais plutôt proposé, dans une immersion méditative les différentes expériences qui sont reliées à chaque forme de présence.
Nous avons ainsi tour à tour exploré :
- La présence spatiale, géographique.
Etre là dans un lieu particulier, à un moment donné, où le méditant honore de sa présence ce moment de la méditation.
- Etre présent au présent.
Représente la dimension temporelle de la présence : comment se poser dans l’instant présent ? comment mettre de coté l’hier et le demain ? Comment être conscient de ce que nous sommes en train de faire ou de ce que nous sommes en train de vivre ?
- La présence identitaire.
Ce qui fait notre singularité :
Ce que vous vivez c’est vous qui le vivez et personne d’autre que vous.
Vous savez au fond de vous-même que vous êtes vous et pas quelqu’un d’autre.
Le mouvement vous révèle à vous-même.
- la présence à soi
C’est une présence relationnelle, de rapport qui permet d’évaluer son degré de proximité ou de distance avec soi-même. Parfois, dans la méditation, on se sent plutôt extérieur, indifférent non impliqué. Ce sont autant de signes d’un déficit de présence à soi. A d’autres moments, on se sent plutôt proche, concerné, impliqué par ce qui se donne à vivre et qui signe que nous sommes présent à nous-même.
Comment éviter de s’ennuyer lorsqu’on est seul avec soi-même ?
La présence à soi-même permet de s’éprouver, de sentir que l’on sent, se savoir existant.
Mais aussi, la présence à soi est synonyme de bienveillance en vers soi, de ne pas se juger négativement, se dévaloriser. Dans la méditation, c’est le moment de développer la confiance en soi et la capacité de réussir.
L’exigence que vous vous imposez envers vous-même vient elle de votre cerveau ou de votre coeur ?
Etre présent à soi c’est être capable de discriminer les variations des états psychiques et physiques apparaissent dans la méditation
C’est la capacité à faire le choix, à décider d’orienter son attention vers ceci ou cela.
- La présence à autrui et au monde
Il y a deux façons d’être présent à autrui. Aller vers autrui ou accueillir autrui dans ce qu’il est, pour ce qu’il est.
C’est la capacité d’orienter son esprit vers un être cher.
C’est la capacité d’être bienveillant envers autrui.
A plusieurs reprises, tout au long de la méditation, j’ai donné quelques définitions caractérisant la pleine présence :
Définition de la posture de pleine présence
Nous sommes dans une posture de pleine présence lorsque nous percevons un maximum de phénomènes avec un minimum d’effort attentionné.
Définition des conditions de perception de la pleine présence
Nous sommes pleinement présent lorsque nous percevons de façon consciente le mouvement interne dans notre matière et les variations causées par ses effets.
Définition de l’état généré par la pleine présence
La pleine présence est atteinte quand les qualités de l’esprit et les qualités du coeur se rencontrent entraînant dans leur sillage un fort sentiment de plénitude.
J’ai conclu sur l’importance d’être guidé dans la méditation pour sortir de ses automatismes attentionnés, perceptifs, cognitifs et relationnels et j’ai précisé qu’il fallait vivre l’expérience intérieure mais qu’il fallait aussi se nourrir de nouvelles connaissances pour enrichir sa pratique de la méditation.
On est dans une aventure, on avance ensemble, on progresse ensemble, on s’améliore ensemble.
Et enfin, j’ai précisé l’importance de travailler sur la présence suite au travail sur le mouvement interne.
Le mouvement interne est une force hors du contrôle de la volonté, qui agit à l’intérieur de notre matière, à l’intérieur de nous. Mais se laisser agir ne facilite pas la prise en main de sa vie. Il faut un équilibre entre se laisser agir et agir. La présence est l’antidote du laisser agir. Elle muscle l’esprit, elle muscle l’intention, elle donne la capacité à travers sa présence, son sentiment d’exister et son sentiment d’être capable d’agit, de maîtriser, de contrôler ce qui peut l’être
Danis Bois
J’aime particulièrement cette méditation sur les différentes formes de présence. Elle me permet de me sentir directement impliquée et en résonance.
Elle est interessante aussi pour aiguiser la discrimination entre tel ou tel type de présence et reconnaitre celui qui ne me pose pas de problème ( ce qui peut être vu comme un point fort auquel je peux retourner en cas de difficulté ).
J’aime bien laisser mon attention être attirée par un effet ou l’autre du mouvement interne.
.J’ai l’impression que cela me permet de me sentir active et de moduler la qualité de mon rapport aux diverses manifestations ( très impliquée, moins impliquée, plus ou moins proche de mon vécu interne, de moi même, du groupe, du monde ).
J’ai l’impression de veiller sur une sorte d’équilibre en ayant toujours une oreille sur le silence et un contact avec l’immobilité de ma posture, tout en étant ouverte aux nouvelles informations.
Peut être que ça manque un peu d’insouciance et de spontanéité, sorte de confiance totale dans ce mouvement interne qui essaie de s’infiltrer dans toutes sortes de résistances dont j’ignore l’origine mais bon!… Je reste vigilante, sans plus et je laisse le travail se faire.
Parfois, j’aimerais bien un peu plus de saveur mais petit à petit grâce à cette belle approche du tact interne déployée ici, je pense que mes perceptions vont évoluer, je n’en doute pas !
Merci pour ces beaux moments de méditation et de rendez vous du mercredi matin. As tu envie de continuer lors du 2ème trimestre? Si oui, j’adhère à 100%
J’étais complètement dans le ressenti de ce que tu as évoqué à la fin de la méditation, méditer seule, c’est quelque fois rester dans ma zone de confort alors qu’en étant guidée, je m’ouvre à plus de possibles.
Pendant longtemps, ce qui a été difficile pour moi, ce fut “l’immobilité relâchée”, je l’ai plutôt appelée “point d’appui” ça a été ma voie de passage.
Maintenant, je sens bien que l’immobilité confrontée au mouvement interne,donne plus de puissance,comme deux forces qui se rencontrent.
Bonjour,
Merci pour cet accompagnement vers plus de profondeur.
J’ai souvent envie lorsque je ressens le MI de le suivre…est-ce compatible avec l’immobilité?
Quel bonheur de partager cette expérience et de ressentir la force du groupe!
Véronique
Merci, chaque méditations me relie un peu plus à moi-même, je n ai pas une grande expérience dans la méditation cependant assez pour me rendre compte aujourd’hui que s éloigner de cette pratique ou du moins la pratiquer trop rarement c est comme si je m étais éloignée de moi-même. J ai compris aujourd’hui en refaisant la dernière méditation, au pétillement que j ai ressenti, à mon cœur qui c est mis à battre plus fort, à la chaleur qui m à envahie du cœur jusqu’à ma tête et qui m à fait penser à un bain dans lequel je baignais duquel je suis ressortie régénérée. Cette image m à fait comprendre le lien à soi que j ai souvent ignorée , ce lien qui est essentiel pour être vers les autres ,indissociable lien entre soi et les autres.
Merci aujourd’hui j ai enfin validé ce qui est bon pour moi. C est une grande joie.