Danis Bois
Danis Bois est Docteur en sciences sociales et professeur titulaire d’une agrégation en psychopédagogie à l’Université Fernando Pessoa (Porto). Pendant 15 ans, il a dirigé le Centre d’Etudes et de Recherches Appliquées en Psychopédagogie de la Perception (le CERAP)
Au début des années 2000, Danis Bois a instauré la méditation guidée verbalement dans le cadre universitaire.
A l’époque, cette initiative paraissait pour le moins audacieuse, la méditation n’avait pas encore acquis ses lettres de noblesse dans ce milieu. Tous les matins, il commençait les cours par une méditation guidée pour optimiser les performances cognitives des étudiants et éveiller la fibre humaine et sensible chez chacun d’eux. En procédant de cette manière, il rompait avec les coutumes ancestrales où les Maitres indiens qu’il côtoyait dans les années 80 animaient des méditations silencieuses. Les participants s’installaient dans la posture du lotus, le dos en rectitude et plongeaient dans le silence sans aucune intervention verbale de la part de leur guide. Finalement, chacun percevait l’absolu, ou on ne le percevait pas.
Petite rétrospective sur la méditation pleine présence
Dans ces années, Danis Bois anime des méditations auprès des groupes qu’il forme en fasciathérapie. Naturellement influencé par ses séjours en Inde, il utilise le silence comme support à la méditation. À travers lui circule une énergie en mouvement qui éveille la fibre sensible du méditant en herbe. Du moins, Danis Bois le pensait, persuadé que les étudiants vivaient ce que lui-même vivait. Il lui fallut un certain temps pour se rendre compte que la grande majorité d’entre eux ne sentait pas grand-chose et attendait impatiemment que la corvée matinale s’arrête.
Pour remédier à cette situation, il décide de procéder autrement et introduit le guidage verbal sous la forme de consignes qui lui viennent à l’esprit spontanément. En fait, il me contente alors de socialiser verbalement les pensées et sentiments qui viennent à sa conscience pendant la méditation.
Il décrit à voix haute l’expérience du moment et offre ainsi une visite commentée de tout un panel de sensations disponibles à la conscience collective (sensations de chaleur, de profondeur, de globalité, de présence à soi, de sentiment d’exister, de calme, de tranquillité, de confiance et de présence du mouvement interne). Cela permet à certains de faire des rapprochements avec leur propre expérience. Au fil du temps, le guidage verbal s’enrichit de toute une panoplie de consignes dont chacune remplit une fonction bien déterminée dans l’animation de la méditation.
La pratique de la méditation qu’il enseigne aujourd’hui, avant de prendre le nom de pleine présence, s’appelait « introspection sensorielle » pour deux raisons : le terme méditation était à l’époque taboue dans le milieu universitaire et sa dénomination était représentative de la place que tenait la perception dans notre pratique méditative.
La notion de pleine présence s’est imposée progressivement pour mettre en avant la dimension relationnelle de la pratique introspective. Simultanément, cette mutation s’est accompagnée de la réflexion suivante : Comment simplifier la pratique de la méditation et, en filigrane, comment la rendre accessible au plus grand nombre. La méditation que Danis Bois propose est impliquante et demande certaines prédispositions cognitives, perceptives et relationnelles d’un niveau élevé. Cette forme de méditation semblait s’adresser à une élite et il en était désolé.
Au fil du temps, la présence est devenue le pôle central de ses recherches universitaires. Si les symptômes du mal-être sont depuis longtemps bien répertoriés, par contre, les symptômes qui accompagnent le manque de présence à soi sont moins connus, par exemple le fait de s’ennuyer avec soi-même dès que l’on se retrouve seul ou le fait de s’ennuyer avec le temps présent faute de l’habiter vraiment, avec l’impression étrange parfois d’être en retard ou en avance par rapport à la vie. Que de rendez-vous manqués finalement…
Danis Bois prend conscience des difficultés que certaines personnes éprouvent dans leur pratique de la méditation : s’asseoir vingt minutes dans un fauteuil, fermer les yeux, adopter une posture immobile et relâchée, et garder le silence sont les meilleures conditions pour mettre le cerveau au repos. Pourtant, cette situation de repos déclenche chez certaines personnes des réactions désagréables (vécu émotionnel, pensées négatives, ennui ou anxiété). En réponse à cette problématique, il crée une pédagogie du pas à pas (step by step)
La progressivité des quatre étapes de la pédagogie du pas à pas
Step 1
Destiné à la réalisation de tâches objectives comme respirer lentement et amplement en partant de l’abdomen, puis du thorax, etc.
Step 2
Prend en compte les effets objectifs liés à l’action menée. Dans ce cadre, ressentir est davantage impliquant que faire un exercice.
Step 3
Sollicite les prises de conscience et les changements d’attitude. Cette étape implique des capacités cognitives, psychologiques et des intelligences multiples élaborées.
Step 4
Tend vers plus de chaleur humaine et de hauteur. Sollicite une discipline de vie et une éthique en conformité avec les valeurs portées et les actions menées.
Méditation animée par Danis Bois et Guy Corneau
Ce site est pour Danis Bois l’occasion de partager son expérience de la méditation et d’aborder les spécificités de la méditation pleine présence : de quelle conscience parlons-nous ? De quelle présence parlons-nous ? Quelle est la place de la perception, de la sensorialité ? Que signifie la notion « pleine » dans le contexte de la méditation ? A travers les pratiques méditatives hebdomadaires, le programme d’optimisation de l’estime de soi et de la bienveillance et les master class, il invite le méditant à pénétrer au centre des pratiques de méditation, à découvrir l’arrière scène du déroulé pédagogique qui se déploie selon la dernière innovation de la pleine présence : le Full-Presence Educational Process et le programme qui lui est associé : Step By Step.
Pierre Rabhi (extrait de la préface du livre)
